Le développement de la technologie nucléaire a changé la façon dont les nations considèrent la guerre et la sécurité internationale. Depuis les premiers essais de la bombe atomique pendant la Seconde Guerre Mondiale, les États-Unis et l’Union Soviétique ont intensifié leur course aux armements nucléaires, créant un environnement de dissuasion mutuelle appelé “la Doctrine de la dissuasion nucléaire”.

Avec le temps, le nombre de pays possédant l’arme nucléaire a augmenté, ce qui a conduit à la question de savoir s’il est possible d’avoir une guerre conventionnelle entre deux pays qui possèdent la bombe atomique. En d’autres termes, l’utilisation de la dissuasion nucléaire est-elle suffisante pour empêcher une guerre entre deux puissances nucléaires ou existe-t-il des circonstances qui pourraient mener à une guerre conventionnelle malgré la présence de l’arme nucléaire ?

Cette question est complexe et controversée, et divise les experts en sécurité internationale. Certains pensent que la dissuasion nucléaire est suffisamment puissante pour empêcher toute guerre conventionnelle entre deux puissances nucléaires, car la perspective d’une escalade nucléaire est trop terrifiante pour être envisagée. D’autres estiment que l’arme nucléaire n’est pas une garantie absolue de sécurité et qu’il existe des circonstances dans lesquelles les États pourraient être tentés d’utiliser la force conventionnelle malgré la présence de l’arme nucléaire.

Et pourtant, la réalité est qu’il est effectivement plausible que deux nations qui possèdent l’arme atomique se livrent à une guerre conventionnelle. Cette assertion trouve sa justification dans l’existence de précédents historiques avérés, tels que la guerre sino-soviétique de 1969, un conflit armé de courte durée entre la République populaire de Chine et l’Union soviétique, ainsi que la guerre de Kargil, un conflit qui a opposé l’Inde et le Pakistan en 1999, principalement dans la région montagneuse de Kargil, située dans la partie indienne du Cachemire. Ces guerres ont entraîné la mort de milliers de soldats des deux camps.

Toutefois, il serait erroné de croire que la possession de l’arme nucléaire garantit automatiquement la sanctuarisation des frontières du pays qui la détient. À titre d’illustration, en 2022 et 2023, l’Ukraine mène régulièrement des attaques aériennes sur la Russie, qui ne répond toutefois pas par l’usage de l’arme atomique contre l’Ukraine, un pays qui ne dispose pas de cet armement.

La question à laquelle je souhaiterai répondre est la suivante :
Existe-t-il , dans l’histoire, une situation similaire ? C’est-à-dire, une situation où une arme tellement puissante, et utilisée dans une guerre, ne le soit plus dans les guerres suivantes car personne ne souhaite assumer le fait de l’avoir utilisée ? La réponse est également oui. Je m’en explique.

Je fais allusion aux gaz toxiques qui ont été utilisés pendant la Première Guerre mondiale par les forces de l’Entente et des Puissances centrales. Cette utilisation a suscité une telle réaction de la part des pays concernés qu’elle a été interdite lors de la Seconde Guerre mondiale. Ainsi, chaque belligérant avait la possibilité d’utiliser des gaz toxiques contre ses ennemis, mais aucun ne l’a fait. Nous pouvons facilement établir une analogie avec l’arme atomique, qui est si destructrice et dévastatrice qu’elle pourrait être prohibée en raison de sa capacité à anéantir des régions entières en un instant.

La doctrine du “Non-emploi en premier” (No First Use) adoptée par tous les États, les empêche de l’utiliser dans une stratégie offensive (comme lors de l’affrontement indo-pakistanais) ou défensive (comme la Russie l’a fait en 2022 et 2023). Il est possible que l’avenir me donne tort sur l’utilisation de l’arme atomique, mais il est certain que la détention de cette dernière ne permet pas d’empêcher la guerre. C’est avant tout sur ce point que je souhaite attirer votre attention.

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