🇨🇵 Les suites de la guerre en Ukraine : Quelles perceptives pour 2023, 2024 et 2025 ?

on mars 15, 2023

La guerre en Ukraine, qui a éclaté en 2022, a entraîné des conséquences dramatiques pour la population et le pays dans son ensemble. Malgré les nombreuses tentatives d’accords de paix et de résolution du conflit, la situation reste la guerre. Alors que l’année 2023 débute et que la bataille de Bakhmout est à son apogée, il est important de se demander quelle sera la perspective de ce conflit dans les années à venir. Comment les événements récents et les relations internationales influenceront-ils le conflit ? Dans cet article, nous examinerons les différents facteurs qui pourraient façonner les suites de la guerre en Ukraine en 2023, 2024 et 2025.

En ce début d’année, il y a eu une révélation quant à la position chinoise dans ce conflit. Concrètement, la Chine soutient la Russie dans ses entreprises. Elle le fait en refusant toute sanction et en se portant comme un relais indispensable pour les exportations d’hydrocarbures russes. En effet, la Russie ayant perdu son débouché européen, elle a dû réorienter ses exportations vers la Chine. De plus, il se pourrait que la Chine fournisse un soutien militaire à la Russie dans un futur proche, probablement d’ici la fin de l’année ou en 2024, en envoyant des armes et des technologies (drones chinois).

Pourquoi la Chine agirait-elle ainsi ? Tout d’abord, il convient de souligner que la Chine ne rompra jamais son alliance avec la Russie. En effet, si la Russie venait à tomber, la Chine serait isolée sur la scène internationale. De plus, les Etats-Unis dépensent de l’argent et des armes à soutenir l’Ukraine, c’est d’autant plus de moyen qu’elle ne mettra pas en face de la chine lorsqu’elle décidera d’engager les hostilités en Asie. Cette alliance est réciproque, la Russie soutenant également la Chine dans toutes ses entreprises. La position prudente adoptée par la Chine au début de l’invasion de l’Ukraine avait pour but d’éviter de se dévoiler, de s’éviter les sanctions occidentales et de maintenir une position d’arbitre. Par ailleurs, à cette époque, la Chine connaissait des tensions internes, notamment dans le cadre de la réélection de Xi Jinping et de sa prise de contrôle sur le parti politique chinois. Deux branches du parti communiste chinois s’opposaient : d’un côté, une branche plus affairiste et moins idéologique, de l’autre, une branche plus nationaliste et impérialiste. La branche affairiste n’aurait pas un d’un bon œil que la Chine se positionne comme un soutien de la guerre.

Depuis, le secrétaire général du Parti communiste chinois, Xi Jinping, a procédé à une purge au sein du parti (y compris l’arrestation de son principal opposant lors d’une réunion publique). Dans le même temps, la Chine a soumis un plan de paix visant à résoudre la guerre en Ukraine, dans l’optique de renforcer sa position d’arbitre mondial et de contester le leadership occidental sur cette question. Toutefois, ce plan de paix, consultable sur le site des affaires étrangères chinoises, ne semble pas offrir plus que de simples intentions louables. Aucune proposition concrète de résolution de la crise en Ukraine n’a été formulée dans le plan de paix, aucunes feuilles de route ou concession n’ait été avancée. Ce plan, vide de proposition, sera probablement rejeté par l’Occident, offrant ainsi à la Chine l’opportunité de proclamer que les pays occidentaux ne cherchent pas réellement la paix et continuent de soutenir l’Ukraine, permettant ainsi à la Chine de soutenir la Russie. La Chine se positionne ainsi sur un pied d’égalité avec les pays occidentaux en matière de soutien à ses alliés.

En effet, il semble que le discours de la Chine ait évolué ces derniers temps vers une position plus tiers-mondiste. Le 7 mars 2023, Xi Jinping déclarait que “Les pays occidentaux, menés par les Etats-Unis, ont mis en place un confinement, un encerclement et une répression tous azimuts contre nous, ce qui pose des défis d’une gravité sans précédent au développement de notre pays. […] Dans la période à venir, les risques et les défis auxquels nous sommes confrontés ne feront qu’augmenter et s’intensifier encore plus” puis condamnait “l’endiguement et la répression de l’Occident contre la Chine“. Xi Jinping a été “réélu” ce 10 mars 2023 pour un 3ème mandat avec 2952 voix pour, 0 contre et 0 abstention …

Je suis d’avis qu’une fois que la Chine officialisera son soutien à la Russie, des sanctions pourraient être imposées par les États-Unis et l’Europe. Il est important de noter que les sanctions imposées par l’administration Trump n’ont pas été levées par l’administration Biden. Cette situation pourrait entraîner une pénurie mondiale de certains produits fabriqués en Chine, puisque la Chine représente environ 13,8 % des exportations mondiales.

Pour conclure sur ce point et en ce qui concerne la Russie, je ne perçois pas de signes indiquant un affaiblissement dans un futur proche.

En outre, le soutien de l’OTAN à l’Ukraine est maintenu pour plusieurs raisons.

Premièrement, cela permet aux États-Unis de contenir l’armée russe (et donc son influence en Europe) à moindre coût. En effet, au 1er mars 2023, les États-Unis avaient dépensé 32 milliards de dollars pour maintenir la pression sur l’armée russe, sans avoir besoin de déployer de soldats américains sur le terrain. Il convient de rappeler que la guerre en Irak a coûté 1700 milliards d’euros aux États-Unis, pour un résultat que l’on connaît bien (4400 morts américains, érosion de la crédibilité américaine dans le monde avec une justification erronée de l’attaque, déstabilisation de la région avec l’avènement de l’État islamique, fissuration de l’alliance des États-Unis avec la non-participation de la France, le plus grand allié militaire des États-Unis après le Royaume-Uni).
Deuxièmement, l’implication de la Russie en Ukraine sans que l’Otan n’intervienne militairement laisse des ressources considérables aux États-Unis pour contrer la Chine dans le Pacifique. Le soutien accordé à l’Ukraine s’est intensifié progressivement, passant des casques et des fusils à l’artillerie, puis aux chars modernes, et probablement bientôt aux avions de combat.
Troisièmement, en Europe, la population est majoritairement favorable au soutien de l’Ukraine, contrairement aux États-Unis où seulement 48% des Américains sont en faveur du soutien de l’Ukraine en février 2023, contre 60% en mai 2022. La croissance du soutien de la population européenne est de nature à écarter toute éventualité de lassitude de l’Europe vis-à-vis de l’Ukraine, ce qui renforce la probabilité d’un maintien de l’engagement européen envers ce pays.

Toutefois, la tendance américaine laisse penser à une lassitude de sa population dans le soutien à l’Ukraine. J’écarte cette hypothèse car dans le cadre d’une confrontation future, il est peu probable que les États-Unis abandonnent leurs alliés de l’OTAN, étant donné leur rôle de leader au sein de cette organisation. Ainsi, il est peu probable que l’Europe soit abandonnée par les États-Unis dans sa position envers l’Ukraine, car cela irait à l’encontre de leurs intérêts stratégiques et de leur engagement envers leurs alliés.

En conclusion, il y a d’un côté la Russie qui sera soutenu par la chine et d’une autre l’Ukraine soutenu par l’OTAN. Ainsi, le conflit ne peut que s’éterniser ou découler sur une victoire d’un camps.

Je suis d’avis à penser que la Russie sortira victorieuse de la guerre en Ukraine malgré les efforts déployés. Le conflit continue de s’escalader, et la Russie est celle qui prend l’initiative et tire profit de cette escalade. C’est-à-dire que la Russie est toujours première dans l’escalade. Tant que la guerre n’est pas totale (100% de l’économie tournée vers la guerre, troupe au sol de la part de l’Otan etc..) la Russie aura l’avantage d’escalader en premier.

Bien que les résultats de la Russie ne soient pas encourageants jusqu’à présent, je suis sincèrement convaincu que la Russie finira par l’emporter en arrivant sur les rives Est du Dniepr et en signant un traité de paix avec la partie occidentale de l’Ukraine. Cette victoire russe pourrait survenir en 2023, en 2024 ou en 2025. Malheureusement, dans ce genre de confrontation, il semble que l’histoire penche en faveur de la Russie.